L’avocat du policier mis en cause estime que « toutes les cases sont cochées » pour qu’un non-lieu soit prononcé dans le dossier.

Au lendemain de la reconstitution des faits ayant entraîné la mort du jeune Nahel, à Nanterre, les versions continuent de s’opposer. Invité sur BFMTV ce lundi 6 mai au matin, l’avocat de Florian M., le policier auteur du tir mortel, est revenu sur cette longue journée du dimanche 5 mai.

« La reconstitution a été extrêmement minutieuse et longue. Nous avons étudié un laps de 25 secondes, entre le moment où le policier descend de la moto et le tir, et ces 25 secondes nous les avons décortiquées pendant 14 heures et trente minutes », décrit Me Laurent-Franck Liénard.

D’après l’avocat spécialisé dans la défense de membres des forces de l’ordre, la reconstitution a « parfaitement permis d’établir » que l’argumentaire du policier « était vrai ».

Le conseil du policier incriminé, mis en examen pour homicide volontaire, estime que la reconstitution a aussi été utile afin de rendre compte de la position physique de l’auteur du tir. Sur la vidéo des faits, partagée à plusieurs millions de reprises sur les réseaux sociaux, « on ne voit pas ses pieds, on ne voit pas qu’il est coincé par un trottoir, que juste derrière lui il y a un mur et qu’à côté il y a des gros plots en plastique qui, si la voiture repart, vont l’empêcher de pouvoir se mouvoir ».

Vers un non-lieu?

Sur cet aspect, les versions continuent donc de s’opposer. Sur RTL, Me Nabil Boudi, avocat de la mère de Nahel, estime que « ce qu’on voit sur les vidéos c’est que le policier n’était pas en danger » et que, « par conséquent, l’usage de son arme n’était pas nécessaire ».

Du côté de Me Liénard, au-delà de la situation physique, le policier mis en cause « voulait blesser Nahel pour l’empêcher de repartir » en visant uniquement « les jambes, son bassin ».

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, montre les deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L’un d’eux lui tire dessus alors que la voiture redémarre. Elle s’encastre dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin. Cette publication quelques heures après la mort de Nahel est venue infirmer la version policière, qui disait que le jeune homme avait foncé sur le motard.

Selon Me Liénard, cette première version ne venait pas de son client: « Il n’a jamais dit ça », assure l’avocat du policier, expliquant que c’est plutôt « un commissaire de police qui a lancé cette information à la radio ».

« On est en mesure aujourd’hui de douter des explications. (…) On ne me l’enlèvera pas, Nahel aurait dû être descendu de son véhicule. Quand les policiers sont arrivés à hauteur du véhicule, il n’y a pas eu de discussion possible », a lancé sur RTL Maître Nabil Boudi.

Me Laurent-Franck Liénard estime qu’un non-lieu est envisageable dans ce dossier qui avait conduit à une vague de révolte et de violences en France à l’été 2023.

« On peut aller vers le non-lieu car toutes les cases sont cochées, malgré l’issue fatale de cet usage d’arme qui n’était pas du tout volontaire, mon client n’a jamais voulu tuer Nahel », estime Me Liénard sur BFMTV.

« La famille a touché cet argent »

Dans l’attente de la décision de la tenue d’un procès, le policier accusé d’homicide volontaire, après avoir passé quatre mois et demi en détention provisoire, « a changé de vie pour des questions de sécurité », d’après son avocat.

« Officiellement, il est toujours policier et a le droit de l’être. Il n’a pas l’autorisation de port d’arme. (…) Sur la question de la cagnotte, sa famille a touché cet argent qui lui a permis de se rétablir, qui a permis à son gamin de pouvoir déménager et maintenant cet argent est là sur un compte », explique Laurent-Franck Liénard.

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Cette cagnotte, décriée, initiée par le polémiste d’extrême droite Jean Messiha, « licite » d’après l’avocat du policier, avait permis de récolter plus d’1,5 million d’euros. Selon un docteur en droit qui avait été questionné par Slate en juillet 2023, le caractère légal de la cagnotte en ligne se base notamment sur le fait que la collecte est destinée à la famille du policier, et non directement à Florian M., mis en examen pour homicide volontaire dans le cadre de la mort du jeune Nahel.

Alexis Lalemant Journaliste

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