Les journalistes Edith B. et Céline M., ainsi que l’avocat Bruno V., ont été condamnés ce vendredi 22 mars après notamment avoir transféré des fonds à des membres de l’Etat islamique afin de les aider à se rendre.

Des peines de 10 mois à trois ans de prison avec sursis ont été prononcées ce vendredi 22 mars contre un ex-avocat de jihadistes et deux journalistes jugés à Paris pour avoir notamment transféré des fonds à des membres du groupe Etat islamique (EI), selon eux pour les aider à quitter le «califat» et se rendre. La peine la plus lourde, soit trois ans d’emprisonnement assorti du sursis simple, vise l’ancien avocat Bruno V., 50 ans. Le ministère public avait requis en janvier cinq ans d’emprisonnement avec sursis à son encontre.

L’avocat a reconnu avoir participé à la corruption d’un officier de l’armée irakienne pour tenter, en vain, d’épargner la vie du jihadiste Maximilien Thibaut lors de la bataille de Mossoul en Irak en 2017, selon lui afin qu’il se rende. L’ex-avocat reconnaît la corruption, mais rejette les accusations de financement du terrorisme. Le tribunal l’a reconnu coupable de financement mais l’a relaxé sur le volet de l’association de malfaiteurs terroriste. Il l’a condamné à une amende douanière solidaire de 10 000 euros, amende demandée par les douanes et à payer avec les deux prévenues journalistes.

Ces dernières, Edith B., 43 ans, et Céline M., 44 ans, ont également été condamnées, respectivement à 10 et 12 mois d’emprisonnement assortis du sursis simple, sur la ligne des peines requises par le procureur. Autrices d’un livre-enquête sur les femmes françaises ayant rejoint l’EI, elles étaient jugées pour avoir transféré des fonds afin de payer des passeurs pour «exfiltrer» plusieurs femmes de Syrie ou d’Irak, et pour avoir pris part à l’opération ratée de sauvetage de Maximilien Thibaut.

«Un gouffre entre la réalité du terrain et ce que la justice croit pouvoir en faire»

Devant le tribunal, Edith B. et Céline M. avaient admis être «sorties du cadre» de leur métier, mais avaient maintenu avoir agi par «humanité», pour «sauver des vies». A l’issue de la décision du tribunal de les condamner, toutes deux se sont dites «choquées par la sévérité d’un jugement qu’elles ne comprennent pas» et ont fait part du «sentiment de n’avoir pas été entendues». «Il existe décidément un gouffre entre la réalité du terrain et ce que la justice croit pouvoir en faire», développent-elles dans un message écrit, affirmant «n’avoir jamais financé le terrorisme» qu’elles combattent «chaque jour dans leur profession». Elles ont déjà fait appel de la décision, a indiqué leur avocate Me Marie Dosé à Libération.

Trois autres prévenus étaient poursuivis dans ce dossier, deux mères et le beau-père de jeunes Français convertis et radicalisés, partis rejoindre l’EI en Syrie. Il leur était reproché d’avoir envoyé plusieurs milliers d’euros à leurs enfants, pour subvenir à leurs besoins selon eux, entre 2014 et 2017. Les deux mères étaient également jugées pour avoir détourné les fonds d’associations de parents en détresse, qu’elles avaient fondées. Valérie B. a été condamnée à deux ans de prison avec sursis simple et 20 000 euros d’amende, Anne S. à un an d’emprisonnement avec sursis simple et 3 000 euros d’amende.

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