Il devra également lui verser 2.000 euros de préjudice moral. Et s’acquitter de l’euro symbolique à l’Ordre des avocats du barreau de Draguignan, partie civile dans ce dossier.

« Je vais te couper la tête »

Me Maroin Chatti, représentant les intérêts de l’ex-épouse de Riad B. à l’occasion de leur divorce, a reçu un premier coup de fil menaçant en octobre dernier. « Je vais te couper la tête », lui avait alors prédit le prévenu, jugé sur le mode de la comparution immédiate la semaine dernière. L’intervention du frère de Riad B., qui s’était excusé en son nom, avait un temps calmé les choses.

Mais le mois dernier, après avoir reçu un courrier du juge aux affaires familiales comportant une erreur matérielle – celui-ci rajoutait un quatrième enfant, fictif, au couple – Riad B. reprenait à nouveau son combiné. Pensant Me Chatti à l’origine de cette faute de frappe, il le couvrait à nouveau d’injures. Mais surtout, il menaçait de s’en prendre à sa famille vivant en Tunisie et qui, par un étrange hasard, se trouve être là-bas voisine de la sienne.

« Je ne le connais pas, je ne l’ai jamais vu en audience ou même en Tunisie mais j’ai effectivement rencontré son père là-bas il y a deux mois, explique l’avocat. Lors de ces appels en avril, il m’a insulté à plusieurs reprises, même après lui avoir dit que je l’enregistrais. Mais c’est passé à un autre stade quand il m’a dit qu’il avait trouvé la maison de mon père et qu’il a commencé à décrire ma famille… »

« Je m’excuse, je n’avais pas à me comporter comme ça, regrette le prévenu. Mais il ne me répondait pas, et quand il l’a fait, il m’a raccroché au nez. Quand j’ai vu l’erreur sur le courrier, je me suis demandé pourquoi il me faisait ça. Je pensais qu’il en était à l’origine, je ne savais pas que c’était le juge qui s’était trompé… Je pensais qu’il avait une dent contre moi. »

Une version qui provoque le courroux de Me Lionel Ferlaud, en défense de son confrère. « Il cherche à duper le tribunal, c’est exaspérant! Il faut qu’il comprenne qu’on ne menace personne. Enfant, femme, homme en général et les gens en robe en particulier. »

« Monsieur a très mal pris la décision de divorcer de madame, poursuit Me Chatti. Il a commencé à m’appeler après les premières mesures provisoires concernant la garde des enfants. Puis il a pété un plomb quand il a su qu’il devait une pension alimentaire. Il a dépassé les bornes. J’ai été attaqué parce que j’ai défendu une femme dans le cadre d’un divorce. Ça suffit! »

Une avocate frappée dans le tribunal

Un autre conseil a été attaqué, cette fois-ci physiquement, mi-avril dans l’enceinte même du tribunal judiciaire de Draguignan. La mère d’une victime d’agressions sexuelles dans un dossier où Me Isabelle Colombani représente les intérêts du mis en cause s’est jetée sur l’avocate alors que celle-ci sortait du bureau du juge d’instruction. Elle est parvenue à lui asséner plusieurs coups avant d’être maîtrisée. Le parquet a été saisi de ces faits.

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