La cour d’appel de Rennes a rejugé, mercredi 29 janvier 2025, un avocat du barreau de Quimper (Finistère) et maître de conférences à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) à Brest pour une escroquerie commise au préjudice de son assureur.
Pour rappel, Erwan Le Cornec avait été reconnu coupable en première instance par le tribunal correctionnel de Quimper : cet avocat spécialisé en droit de l’environnement avait reçu plus de 143 000 euros de remboursement de son assurance après avoir été victime d’un prétendu cambriolage. Il s’était fait dérober « des œuvres d’art, du matériel multimédia, des vêtements, des bouteilles de whisky, des stylos et bijoux de luxe », avait-il certifié à l’époque.
Un renseignement anonyme
L’avocat avait en fait lui-même appelé la police, en mars 2015, pour dénoncer ces faits commis dans sa maison en fin d’après-midi, alors qu’il s’affairait à emménager avec sa compagne et sa fille. Il leur avait alors livré une hypothèse rocambolesque selon laquelle un malfaiteur se serait laissé enfermer dans la maison jusqu’à ce que sa compagne s’absente pour dérober plusieurs cartons, tout cela en plein jour.
Sa compagne avait d’ailleurs précisé qu’elle avait vu « un homme au comportement étrange » errer devant leur nouvelle maison le jour des faits. La MAIF lui avait donc remboursé plus de 143 000 euros, factures à l’appui… Mais la compagnie d’assurances avait ensuite reçu un renseignement anonyme attirant son attention sur une éventuelle fraude au « ramassage de factures », consistant à gonfler les remboursements en fournissant des factures de biens qui n’ont pas été volés.
À lire aussi
L’avocat s’était par la suite séparé de sa compagne dans un contexte conflictuel, poussant cette dernière à retourner voir la police à Quimper en juin 2016. Le jour du déménagement, un « vol par ruse » était effectivement survenu, avait-elle expliqué, mais seuls « une télévision, une veste en cuir, une centrale vapeur et une corbeille à linge » avaient réellement été dérobés. Erwan Le Cornec avait par la suite décidé de « rajouter énormément de choses ».
Les objets stockés chez un collègue
« Les assurances s’en mettent plein les fouilles, il n’y a pas de raison de s’en priver », aurait-il dit à sa compagne pour « gonfler la mule » en transmettant, au total, « 82 rubriques d’objets volés ». Sa compagne de l’époque, qui s’était dite « sous son emprise » au moment des faits, n’a pour sa part jamais été poursuivie.
Erwan Le Cornec avait donc utilisé des factures d’achats d’objets qu’il avait toujours en sa possession ou qu’il avait offerts à des proches par le passé. Il avait par la suite stocké les objets litigieux chez un collègue enseignant à l’UBO, puis chez un autre ami, quand le premier avait été muté.
« Il se vantait d’être le plus fort, avait expliqué sa compagne. Il gagnait bien sa vie mais c’est un acheteur compulsif. » Mais tant en première instance qu’en appel, par le biais de son avocat, l’avocat de 58 ans a nié les faits qui lui sont reprochés, admettant tout au plus « une négligence ».
Il lui reste 58 000 euros à payer
Au tribunal correctionnel de Brest, l’avocat historique de France Nature Environnement avait malgré tout écopé de dix-huit mois de prison avec sursis et d’une amende de 10 000 euros, outre les sommes considérables à rembourser à son assureur.
Mercredi 29 janvier 2025, le quinquagénaire avait toutefois jugé « plus important » d’honorer sa convocation devant « une commission disciplinaire » plutôt que de se rendre à la cour d’appel de Rennes, a déploré la présidente de la 11e chambre, et alors même que l’appel était à son initiative.
À lire aussi
La représentante du parquet général a rappelé que l’avocat avait pris le soin d’effacer les numéros IMEI des factures des téléphones, rendant ainsi les appareils intraçables. Pour elle, Erwan Le Cornec s’est « complètement enferré » en s’accrochant à « des théories plus que vaseuses » pour récupérer de l’argent. Elle a en conséquence requis la confirmation de la condamnation prononcée, tandis que son « ami de fac » et avocat, Me François Ferrari, a plaidé sa relaxe.
Condamné à « l’exécution provisoire » sur le plan civil, Erwan Le Cornec a déjà procédé au règlement de « sommes importantes » auprès de la MAIF. Il lui reste désormais 58 000 euros à payer, a dit l’avocat de l’assureur. Le délibéré sera rendu dans les semaines à venir.
CB (PressPepper)
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
Pour vous tenir informés, cet article autour du sujet « Avocat », vous est fourni par canis-avocat.com. Cette chronique a été reproduite de la manière la plus complète qui soit. Vous pouvez écrire en utilisant les coordonnées inscrites sur le site web pour indiquer des détails sur ce contenu sur le thème « Avocat ». La raison d’être de canis-avocat.com est de discuter autour de Avocat dans la transparence en vous donnant la connaissance de tout ce qui est publié sur ce thème sur la toile Dans les prochaines heures notre équipe publiera d’autres infos autour du sujet « Avocat ». Alors, visitez de manière régulière notre site.