À la barre, l’avocat pénaliste de Tours a troqué sa robe pour un costume. Cette fois, il n’est pas l’avocat mais le prévenu. Il était jugé devant le tribunal correctionnel de Blois dans le Loir-et-Cher ce mardi 5 mars 2024 pour tentative d’extorsion par violence, menace ou contrainte de signature sur deux clients. L’Ordre des avocats d’Indre-et-Loire s’est porté partie civile dans cette affaire.
Les faits remontent à 2019. Lorsqu’il est désigné avocat commis d’office pour assister une femme placée en garde à vue pour trafic de stupéfiants.
Des pressions pour être payé, l’avocat Tourangeau conteste
Pour la défendre, il aurait demandé 600 euros à régler en espèces. La présidente du tribunal démarre par le déroulé des faits, des proches de cette femme affirment que l’avocat a indiqué, que pour poursuivre la défense et pour la faire sortir, il fallait verser 600 euros. Regard sombre mais confiant, le prévenu conteste : « j’ai demandé à être payé mais pas dans ces conditions« . La présidente s’interroge : « vous aviez établi une convention d’honoraires ? ». « Non », répond-il avant de poursuivre, « une personne qui est en détention, nous ne pouvons pas lui faire signer un document comme ça ».
Ce qui questionne le tribunal, c’est que quelques mois plus tard, des faits similaires se seraient produits. Un autre client a expliqué qu’après sa comparution, l’avocat lui aurait, réclamé 600 euros en espèces. « Lui dit, que vous auriez ajouté, sinon j’irai voir la procureure pour qu’elle modifie ta peine » continue la présidente du tribunal.
« Attitude qui nuit à l’image de la profession » regrette la bâtonnière de l’Ordre des avocats
Juste derrière, sur le banc, la bâtonnière de l’Ordre des avocats d’Indre-et-Loire secoue la tête. « Nous sommes des héritiers des Lumières comme disait Robert Badinter » plaide la bâtonnière. Maître Séverine Payot s’adresse au prévenu : « après cela qu’ont pu penser vos clients de la justice ? Qu’ont-ils pensé en leur donnant des factures griffonnées sur un bout de papier, sans convention d’honoraires ? ». Pour Maître Séverine Payot, l’attitude de cet avocat nuit à l’image de la profession c’est pour cette raison, que l’Ordre a décidé de se porter partie civile.
Le parquet de Blois a requis 8.000 euros d’amende et une interdiction d’exercer la profession d’avocat durant cinq ans. La décision sera rendue le 26 mars 2024.
Pour vous tenir informés, cet article autour du sujet « Avocat », vous est fourni par canis-avocat.com. Cette chronique a été reproduite de la manière la plus complète qui soit. Vous pouvez écrire en utilisant les coordonnées inscrites sur le site web pour indiquer des détails sur ce contenu sur le thème « Avocat ». La raison d’être de canis-avocat.com est de discuter autour de Avocat dans la transparence en vous donnant la connaissance de tout ce qui est publié sur ce thème sur la toile Dans les prochaines heures notre équipe publiera d’autres infos autour du sujet « Avocat ». Alors, visitez de manière régulière notre site.