L’avocat français de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis le 16 novembre pour atteinte à la sûreté de l’État, va saisir l’ONU ce mercredi pour dénoncer une « détention arbitraire », a-t-il annoncé.

« Puisque la détention est arbitraire, nous allons saisir les organes de l’ONU, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, chargés d’apprécier le caractère arbitraire d’une détention », a affirmé mardi cet avocat, François Zimeray, lors d’une conférence de presse à Paris. « Ça prend la forme d’un mémoire », a-t-il ajouté. « Nous allons saisir de ces plaintes contre l’Algérie les Nations Unies, et nous envisageons de le faire pour toutes les grandes instances multilatérales desquelles l’Algérie fait partie », a poursuivi l’avocat, citant « l’Union africaine » et « la Commission africaine des droits de l’homme », ainsi que « la procédure article 104 de l’Unesco également, partout où cela sera possible ». « Ce sont des institutions très techniques et, parce qu’elles sont très techniques, leurs décisions sont respectées », a estimé le conseil. « Elles n’ont pas de force impérative », a-t-il remarqué, mais « elles ont une force morale très grande ».

Une violation des « normes Mandela »

La défense de Boualem Sansal « est aujourd’hui impossible. Et lorsqu’une défense est impossible […] il ne peut pas y avoir de procès équitable. Et s’il n’y a pas de procès équitable, la détention est arbitraire », a-t-il insisté. « Son maintien en détention et sa privation d’accès à l’extérieur sont non seulement une violation des droits de la défense, mais c’est aussi une violation de ce que l’on appelle les normes Mandela, c’est-à-dire les règles minimales que la communauté internationale reconnaît comme le standard minimum de tous les détenus dans le monde », d’après Me Zimeray.

Boualem Sansal est devenu un sujet de tension entre la France et l’Algérie, dont les relations se sont fortement dégradées avec la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune affirmait en février que la justice suivait son cours normal. « Il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti », expliquait-il au quotidien L’Opinion.

 « Quel est le degré d’évolution de son cancer ? »

Interrogé sur l’état de santé de son client de 80 ans, Me Zimeray a indiqué ne pas avoir de nouvelles depuis une quinzaine de jours. « La détention d’un homme âgé et malade est à tout le moins abusive », a-t-il déploré. « Quel est le degré d’évolution de son cancer ? […] Ça suppose un suivi très sensible, très attentif, voire même des interventions, puisqu’il devait avoir une radiothérapie », s’est-il interrogé. « S’agissant de sa santé psychologique, on est passé d’une situation dans laquelle il supportait avec beaucoup de courage et de combat sa détention dans les premières semaines, les premiers mois, à un sentiment de moral qui se perd et d’une dépression », a-t-il par ailleurs rapporté.

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