L’information a été communiquée ce samedi par l’avocat de la figure indépendantiste en Nouvelle-Calédonie. A l’issue de sa mise en examen à Nouméa, Christian Tein a appris qu’il serait mis en détention provisoire en métropole. Une décision prise par le juge des libertés et de la détention (JLD), qui s’est prononcé sur le sort de celui qui est considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et sur celui de dix autres personnes, interpellées mercredi en même temps que lui.
Le procureur Yves Dupas a confirmé à l’AFP des «affectations en métropole», sans plus de précision à l’issue de ces comparutions à huis clos devant le JLD. Les chefs de mise en examen n’ont pas été précisés. L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Décryptage
Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Me Pierre Ortent, qui a fait part de sa «stupeur». «Personne ne détenait l’information au préalable que la destination serait la métropole. Ce sont des procédures parfaitement exceptionnelles par rapport au territoire», a-t-il insisté, ajoutant ne «pas avoir d’informations quant à la date exacte du transfert» en métropole.
Une mère de trois enfants incarcérée à Dijon
Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s’est dit «extrêmement choqué et abasourdi». Mère de trois enfants, dont le plus jeune a 4 ans, cette militante «qui n’a jamais appelé à la violence», va être séparée de sa famille et est «anéantie», a-t-il souligné. «Toutes les erreurs dans la gestion de la crise ont été commises de la part de l’institution judiciaire», qui a «répondu à des considérations uniquement politiques», selon lui.
Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce «une décision parfaitement choquante et éprouvante». «S’il s’agissait d’en faire des martyrs de la cause indépendantiste, on ne s’y prendrait pas autrement», a commenté Me Stéphane Bonomo, avocat d’un autre mis en cause, Gilles Joredie.
Joël Tjibaou, un des fils de Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS assassiné en 1989, sera lui fixé sur son sort mardi au plus tard, a indiqué son avocate Me Claire Ghiani. En attendant, il a été placé en détention à Nouméa.
Des sanglots et une grande valise rose
Arrivés au palais de justice de Nouméa samedi peu avant 7 heures (heure locale), les 11 interpellés ont pu, pour certains d’entre eux, apercevoir quelques instants leurs proches venus les soutenir. La femme de Christian Tein a éclaté en sanglots après avoir pu embrasser son mari, a constaté une journaliste de l’AFP. L’avocat de Brenda Wanabo est revenu peu avant minuit avec une grande valise rose contenant quelques affaires pour sa cliente, avant son départ en métropole.
La décision d’incarcérer Christian Tein «à 17 000 kilomètres de sa famille» est une «aliénation de ses droits et une grossière et dramatique erreur politique», a jugé samedi sur X le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
Projet de loi suspendu le 12 juin
Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences qui agitent le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis celles des années 1980. Nourries par le vote d’un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et des dégâts considérables, d’un coût estimé à 1,5 milliard d’euros, selon le dernier bilan.
Le projet de loi ayant mis le feu aux poudres a cependant été suspendu le 12 juin par Emmanuel Macron, dans la foulée de la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans une lettre aux Calédoniens publiée ce mardi, Emmanuel Macron a exigé «la levée ferme et définitive de tous les barrages» dans l’archipel et «la condamnation des violences sans faux-semblants». La situation «demeure inadmissible et ceux qui l’ont encouragée devront répondre de leurs actes», avait insisté le chef de l’Etat, qui s’était rendu sur place le 23 mai pour une visite express.
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