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« La lecture des faits me fait penser au poème d’Aragon, Aimer à perdre la raison », a imagé Me Hubert Guyomard, au cours de sa plaidoirie. Pendant près d’une heure, l’avocat d’Evan Jean, accusé d’avoir tué son ex-copine Laura Tavares le 14 janvier 2021 à Alençon (Orne), a évoqué l’enfance difficile de son client, sa relation avec la victime et les faits « irréparables » qu’il a commis. Le jeune homme de 25 ans est jugé pour assassinat devant la cour d’assises de l’Orne, du lundi 16 au mercredi 18 septembre 2024.
« Il a grandi sans construction et sans amour »
Face à un banc des parties civiles vide – la famille de Laura a préféré ne pas assister à la plaidoirie -, l’avocat a d’abord rappelé la jeunesse tortueuse d’Evan Jean. « Sa vie n’est en aucun cas une excuse », a-t-il d’emblée rappelé.
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Élevé dans la violence, l’Ornais a enchaîné les placements entre le domicile maternel, chez son père, en famille d’accueil ou encore en foyer d’enfance. « Ça été un gamin trimballait, on ne savait plus où le mettre. On l’a même mis deux semaines en psychiatrie, en mars 2015. Il a grandi sans construction et sans amour. » Il a pointé l’institution judiciaire « défaillante » dans la prise en charge d’Evan Jean.
Une « pulsion » et pas un « acte prémédité »
Pour les faits, Me Hubert Guyomard a indiqué que son client avait agi sur une « pulsion ». « Les coups sont partis immédiatement. » Il plaide un acte « non prémédité ». « Il a agi parce qu’il venait d’apprendre cet avortement », que Laura Tavares aurait annoncé ce jour-là à son ex. Mais que l’accusé n’avait, dans un premier temps, pas mentionné aux enquêteurs. « Il n’a jamais tenté d’instrumentaliser la justice avec cet avortement. »
Il a également attiré l’attention sur le comportement d’Evan Jean durant le procès. « Hier, il a livré un récit des faits tout en s’excusant. On a bien eu un jeune homme de 25 ans conscient du caractère effroyable des actes qu’il a commis. Ce n’est pas le monstre froid, sans aucune considération pour Laura Tavares, que l’on croit. »
Le verdict pas attendu avant 16 h 30
Juste avant, l’avocate générale avait requis 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans. Il a demandé aux jurés de ne pas condamner son client à la perpétuité. « Sa vie ne doit pas être une vie derrière les barreaux. Son comportement a été effroyable mais il a le droit à un avenir. »
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Invité une dernière fois à prendre la parole, Evan Jean a réitéré ses excuses à la famille de Laura Tavares. Dans la foulée, des proches ont quitté la salle d’audience.
Les juges et les jurés se sont retirés pour délibérer. Le verdict n’est pas attendu avant 16 h 30.
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