Un avocat pénaliste marseillais, connu pour défendre notamment des trafiquants de drogue, a été agressé par un homme dont l’identité demeure inconnue.
Un avocat pénaliste marseillais a été victime d’une agression au sein de son cabinet, vendredi vers 18 heures, a appris Le Figaro de sources concordantes, confirmant une information de La Provence .
«Une personne a d’abord pris un premier contact téléphonique le matin avec mon client, relate l’avocat de la victime, Me Bruno Rebstock. Il a expliqué vouloir remettre des pièces pour un dossier relatif à son père, qu’il défendrait. Mon client ne voyait pas très bien de qui il parlait et a proposé qu’il repasse dans l’après-midi.»
Quand il se présente une première fois au cabinet de l’avocat pénaliste dans le 6e arrondissement de Marseille, l’homme prend de nouveau contact avec lui, selon Me Rebstock. Il reste toutefois évasif sur l’identité exacte de son père qui serait un de ses clients. Après un premier échange, l’homme porteur d’un casque et d’un masque Covid quitte les lieux sans heurt. Avant de revenir un peu plus tard dans le cabinet de l’avocat pénaliste.
Blessé au visage
À la sortie d’un rendez-vous avec un client, l’avocat se retrouve face à cet homme qui l’attend dans la salle d’attente, selon son avocat. «Il se jette alors sur lui et lui porte des coups de cutter au visage, rapporte Me Rebstock. Il a été blessé de la base de la pommette aux lèvres. Il n’a pas du tout identifié l’individu.» Un premier suspect avait été placé en garde à vue, avant d’être remis en liberté. «La garde à vue a été levée car ce n’était pas lui», indique au Figaro le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.
«Le barreau de Marseille, profondément choqué par l’agression odieuse perpétrée à l’égard d’un de ses membres, condamne solennellement cet acte et exprime son soutien indéfectible à son confrère, s’indignent dans un communiqué de presse la bâtonnière Marie-Dominique Poinso-Pourtal et le vice-bâtonnier Jean-Michel Ollier. Le barreau entend rappeler en ces temps où l’avocat est régulièrement désigné à la vindicte publique qu’il est un acteur indispensable au fonctionnement de la justice, et que tant sa personne que son cabinet sont inviolables et sacrés. Il exprime à son confrère ses vœux d’un rapide rétablissement.»
L’avocat victime de cette agression est connu pour défendre depuis longtemps plusieurs figures du narcobanditisme marseillais et corse. Il a également été condamné il y a quinze jours par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour violation du secret professionnel et recel du produit de la cession de stupéfiants à un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et une interdiction d’exercice professionnel pendant trois ans ferme.
Récente condamnation
«On l’accuse notamment d’avoir donné des informations en cours de garde à vue à des individus venus témoigner ensuite en la faveur de son client, détaille Me Rebstock. Il lui est également reproché d’avoir fourni une copie de la procédure pénale à un avocat qui n’était pas désigné dans la procédure, comme cela se fait tous les jours pour des substitutions.»
Mis sur écoute dans une procédure annexe, l’avocat aurait également dit à la mère d’un petit trafiquant de drogue qu’on lui avait dit de «voir avec le réseau» pour les «honoraires», selon Me Rebstock, ajoutant que «le message était passé.» La mère en question avait ensuite réglé l’avocat. Relaxé mais seulement partiellement en première instance, il avait ensuite été condamné par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Son pourvoi en cassation lui permet toutefois de continuer à exercer.
«Nous ne faisons pas de lien direct entre cette condamnation et ce qui s’est passé, précise Me Rebstock. J’y vois plutôt un climat délétère dans lequel les avocats, et particulièrement les pénalistes, évoluent. Les propos tenus par le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence nous stigmatisent et ne contribuent pas à mettre un frein à ce genre de comportements.» En janvier dernier, Franck Rastoul avait en effet épinglé les manœuvres dilatoires de certains avocats, critiquant une «minorité d’avocats qui font de la criminalité organisée leur pré carré (…) transforme les audiences en “ring de boxe judiciaire”». Une enquête a été ouverte et confiée à la division de la criminalité territoriale.
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