28/02/2025 à 15:11
Déjà en 1997, l’ancien directeur de Bétharram, le père Pierre Silviet-Carricart, avait été accusé de sévices sexuels par un enfant. Mais de son propre vœu, même l’avocat censé porter sa voix, Me Pierre Blazy, ne l’a pas cru. « On ne se doutait pas que ça pouvait exister », se justifie-t-il aujourd’hui.
« On n’imaginait pas. Comme à l’époque, on ne pouvait même pas imaginer tout ce qui a pu être dit concernant l’abbé Pierre. Ce n’était pas une époque où, systématiquement, toutes les affaires concernant le sexe étaient prises pour parole d’évangile quand il y avait une victime qui venait vous la raconter. » Ce vendredi 28 février, l’avocat Pierre Blazy, ténor du barreau bordelais, a raconté à Ici Gironde avoir reçu la mère d’un enfant scolarisé à Notre-Dame de Bétharram affirmant avoir subi des sévices sexuels en 1997, mais ne l’avoir « pas cru ».
Pierre Blazy explique que l’enfant de la femme venu le trouver dans son office bordelais en 1997 « se plaignait qu’il y avait eu des attouchements, qu’il y avait eu un certain nombre d’actes sexuels qui lui avaient été imposés dans l’institution Bétharram ». Mais l’avocat explique que « le gamin était un peu perturbé » et qu’il a eu du mal à savoir s’il disait « vrai ». D’autant qu’il n’y avait « pas de témoin ». « On ne croit pas nécessairement le client », se justifie aujourd’hui Pierre Blazy, avant d’évoquer « une autre époque ». Une époque où « toutes les affaires concernant le sexe [n’étaient pas] prises pour parole d’Évangile ».
« On ne se doutait pas que ça pouvait exister »
L’avocat avait néanmoins conseillé à la femme en face de lui de porter plainte contre l’agresseur présumé de son fils, dont on sait aujourd’hui qu’il s’agissait du père Pierre Silviet-Carricart, ex-directeur de Bétharram. Une plainte qui avait abouti, l’année suivante, à son placement en détention provisoire durant… 13 jours. Avant qu’il ne soit libéré (probablement après que des pressions ont été exercées) et exfiltré au bénéficie d’une quasi-promotion puisqu’il est nommé représentant au Vatican des congrégations de Bétharram (qui œuvrent notamment en Afrique et en Amérique du Sud), comme nous l’indiquions dans notre enquête. L’homme d’Église s’est suicidé 3 ans plus tard, en 2000, emportant avec lui ses secrets.
Trente ans plus tard, Pierre Blazy éprouve des remords. « Peut-être qu’effectivement, j’aurais dû systématiquement le croire », admet-il sur Ici Gironde. « Je connaissais Bétharram. Je savais que c’était un collège qui était dur, mais je n’imaginais pas une seconde qu’il pouvait se passer ça. Et encore aujourd’hui, là, quand je vois tout ce monde [porter plainte], je me dis, “mais putain, ce n’est pas possible”. Je me pose des questions bien évidemment. Peut-être qu’à cette époque, quand même, nous étions trop naïfs parce qu’on ne se doutait pas que ça pouvait exister », conclut-il.
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