L’avocat : « un compagnon des accidents de la vie », pour Alain Jakubowicz

La salle d’audience se fait silencieuse. Les regards se tournent vers l’avocat de la défense, celui qui, malgré les apparences et les préjugés, défend l’indéfendable aux yeux de certains. Maître Alain Jakubowicz est de ceux-là. « Un avocat pénaliste doit intervenir, indifféremment, aussi bien du côté des victimes que du côté des accusés », explique-t-il. « Je trouve que c’est absolument essentiel pour comprendre la plénitude, la profondeur et l’intérêt de l’âme humaine. » Ce rôle de défenseur suscite souvent incompréhension et critique. Pourtant, maître Jakubowicz le rappelle, l’avocat n’est pas là pour juger, mais pour garantir que la justice soit rendue dans le respect des droits de chacun. « L’avocat, ce n’est pas seulement un professionnel du droit, un technicien. On devient des compagnons des accidents de la vie », confie-t-il. Pour lui, chaque affaire est avant tout une rencontre humaine.

Parmi ses nombreux dossiers, deux affaires l’ont profondément marqué, toutes deux impliquant des violences extrêmes envers des femmes, en particulier celle d’Isabelle. Une jeune femme, mère de trois enfants, sauvagement agressée par un homme que son ex-mari avait payé pour la tuer. Le récit de cette affaire, vieille de près de 20 ans, est glaçant. « Isabelle, qui vit seule avec ses trois enfants près de la Part-Dieu, rentre chez elle, appelle l’ascenseur, et là, surgit un homme gigantesque, grand, musclé, armé d’un couteau. Il lui assène 24 coups de couteau. » Par miracle, elle survit, mais son corps et son esprit restent marqués à jamais.

Le procès qui s’ensuit, révèle un mari manipulateur et violent, prêt à tout pour récupérer ses enfants. « Avant le procès, je me rends compte qu’elle est toujours amoureuse de lui. Il y a une espèce de syndrome complètement fou. Elle l’aime quoi », se souvient l’avocat lyonnais, touché par la situation de cette femme victime d’un amour toxique.

« C’est compliqué d’être avocat »

« Il y a vraiment un avant et un après ! » Pour Alain Jakubowicz, la justice est bien plus qu’un processus. Elle est un passage obligé pour tenter de se reconstruire. » Quand vous avez perdu votre fils, votre fille, votre père, votre mère, votre épouse, votre mari, que pouvez-vous attendre de la justice ? », questionne-t-il, conscient des limites du système judiciaire face à la douleur des victimes.

Lors de ce procès, le mari d’Isabelle est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Mais pour l’avocat, le verdict ne suffit pas forcément à apaiser les souffrances. »C’est compliqué d’être avocat » reconnaît maître Jakubowicz.

« Lorsqu’on défend quelqu’un, il y a des liens qui se créent. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec Isabelle. Le véritable enjeu, c’est d’être à la hauteur, de soutenir et puis d’accomplir la mission que vous demande votre client ».

Entre les nuits sans sommeil, avant et après les plaidoiries, les dossiers qui s’enchaînent et le besoin constant d’être présent pour chaque client, l’engagement est total. « Les clients, eux, le dossier important, c’est le leur. Donc, il faut les rassurer, être disponible, être présent. »

En soulignant ainsi la complexité du monde judiciaire, le ténor dénonce la recherche du sensationnalisme. « La justice, ce n’est pas un produit marketing » martèle-t-il, regrettant la déformation de la réalité judiciaire par certains médias.

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