Grégoire Mouly, l’avocat de la jeune fille, qui accuse les cinq joueurs de Grenoble de viol s’est exprimé après le report du procès au 2 décembre. Il nous explique que ce procès sera celui du consentement.

  • Le procès des ex-joueurs de Grenoble n’aura donc duré qu’une grosse heure. La présidente a demandé le report des audiences au 2 décembre à cause de l’état de santé de l’un des accusés, Denis Coulson victime d’un grave accident de la circulation en Irlande. Au préalable, la jeune fille qui a porté plainte pour viol avait demandé le huis clos, demande accordée par la présidente de la Cour d’Assises. Grégoire Mouly l’un des avocats de la partie civile nous raconte ce préambule, dont la suite sera connue dans… Six mois.

Votre cliente a demandé le huis clos pour ces débats pourquoi ? Qu’a-t-elle dit à la cour ?

Elle a sollicité le huis clos car elle ne sentait pas capable de parler devant les médias. Elle a tenu à rappeler qu’elle vivait un calvaire depuis sept ans. Et qu’elle attendait ce procès, qu’elle s’y était préparée avec de grandes difficultés.

Qu’a-t-elle ressenti en apprenant que l’accident de Denis Coulson risquait de compromettre la tenue du procès ?

Pour elle ce fut un tremblement de terre car elle voulait leur rappeler qu’elle n’avait pas peur qu’elle serait là pour leur faire face et que c’était à eux d’avoir peur et pas à elle. Elle a aussi rappelé à la Cour pourquoi elle se trouvait avec des béquilles. Elle connaît des soucis de santé car à force d’y penser, elle est tombée plusieurs fois et elle se déplace très difficilement. Mais elle avait la ferme volonté d’expliquer tout ça, et de dire que quoi qu’il arrive, elle serait bien là l’audience.

La décision de demander le huis clos a été le fruit d’une longue discussion. C’était trop difficile pour elle de voir tout ce monde et tous ces médias qui prennent des photos. Elle voulait s’expliquer mais de manière plus calme. Je m’y attendais, mais c’était à elle de le dire, et non pas à ses avocats.

Sept ans d’attente depuis les faits, c’est extrêmement long, non ?

Oui, vous avez raison. C’est le temps de la procédure judiciaire, c’est le temps de la demande d’actes, des choses nécessaires à recherche de la vérité. C’est ce que fait la victime, c’est ce qu’ont fait les accusés. Ils en ont usé ? Mais ils n’en ont pas assez abusé. C’était aussi un procès assez particulier, qui a mis du temps à être audiencé. Mais j’espère bien qu’on verra la lumière au bout du tunnel en décembre et qu’il n’y aura pas de nouveaux couacs ou de nouveaux renvois.

On a entendu les parties adverses commencer à expliquer que c’était le procès de l’alcool, qu’est-ce que ça veut dire ?

Oui, j’ai cru comprendre qu’il y avait une grande question là-dessus. Certains essaient de dire qu’il y avait une jeune femme dans un état malheureusement déplorable entre 2 et 3 grammes d’alcool par litre de sang. Et ainsi, les accusés n’auraient pas pu voir qu’elle n’était pas consentante. Je pense au contraire que ce sera le procès du consentement, il faut rappeler à certains les usages ou les valeurs ; à savoir l’importance d’être certain que la personne soit en capacité de donner son consentement. Ce n’est pas parce qu’on ne refuse pas, qu’on ne dit pas non, qu’on est capable de donner son consentement. Il ne faut quand même pas renverser la balance.

Le report vous a-t-il surpris ?

Non, il nous a abattus car nous étions prêts. Nous nous préparions à ce procès depuis maintenant trois mois. Un gros procès d’assises, ce n’est pas rien, il y a beaucoup de témoignages avec beaucoup de questions à préparer. Mais nous sommes rassurés, car certes, il faudra attendre six mois, mais ça aurait pu être bien pire. Croyez-moi.

Il faut comprendre que Denis Coulson a joué un rôle central dans cette affaire…

Oui, c’est la personne qui a accompagné notre cliente à l’hôtel et l’a raccompagné, ce sera discuté. Il est bien normal que nous ne puissions pas poursuivre les débats sans sa présence.

Est-ce une situation rare ce que nous voyons là ?

C’est un dossier de viol, donc ce n’est pas un cas rare. Mais c’est un dossier extraordinaire car il concerne des joueurs de rugby professionnels. Il pose la question de la troisième mi-temps, des valeurs du rugby, du rôle qu’il doit avoir. Des dossiers comme ça, il y en a plein, mais je pense que c’est la situation en elle-même et les qualités des accusés qui font la particularité de cette affaire.

Pour vous tenir informés, cet article autour du sujet « Avocat », vous est fourni par canis-avocat.com. Cette chronique a été reproduite de la manière la plus complète qui soit. Vous pouvez écrire en utilisant les coordonnées inscrites sur le site web pour indiquer des détails sur ce contenu sur le thème « Avocat ». La raison d’être de canis-avocat.com est de discuter autour de Avocat dans la transparence en vous donnant la connaissance de tout ce qui est publié sur ce thème sur la toile Dans les prochaines heures notre équipe publiera d’autres infos autour du sujet « Avocat ». Alors, visitez de manière régulière notre site.