Le barreau de Paris est en deuil après l’annonce du décès de l’un de ses plus illustres représentants. Henri Leclerc, avocat pénaliste dont la renommée égalait le talent de ses plaidoiries, est décédé le samedi 31 août dernier à l’âge de 90 ans. Né en 1934 d’un père inspecteur des travaux et d’une mère très pieuse, il grandit à Sceaux, entouré de son frère et de sa sœur. Modèle de réussite et défenseur acharné de la justice, sa dernière plaidoirie date de 2020. Admiré par ses pairs, il laisse un grand vide, son décès marquant la fin d’une génération d’avocats emblématiques : celle de Badinter, de Kiejman, et de Lévy. Ensemble, ils se sont élevés contre la peine de mort, la guillotine, l’injustice, le favoritisme intellectuel, et ont combattu les erreurs judiciaires avec une ardeur inégalée.
Suite à l’annonce de sa disparition, de nombreux hommages ont été rendus à Henri Leclerc. Le Figaro, notamment, lui a consacré un long article revenant sur sa carrière, sa vie, et ses motivations, qui trouvaient leur origine dans les procès d’après-guerre de Pétain et Brasillach, ainsi que dans celui de Laval, qu’il considérait comme “bâclé”. Un autre grand nom du barreau parisien, Éric Dupond-Moretti, a également tenu à lui adresser un dernier hommage : “Cher Henri, tu disais souvent ‘s’il n’en reste qu’un, je serais celui-là’. Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l’engagement et le talent auront marqué le barreau et toute notre justice. J’adresse mes condoléances émues à ses proches”, a écrit le ministre de la Justice, ancien avocat pénaliste spécialisé dans la défense.
Cher Henri, tu disais souvent « s’il n’en reste qu’un, je serais celui là ».
Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l’engagement et le talent auront marqué le barreau et toute notre justice.
J’adresse mes condoléances émues à ses proches.
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) August 31, 2024
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Henri Leclerc : la justice avant tout
Homme de gauche pendant un temps, Henri Leclerc fut président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, “hanté par le spectre de l’erreur judiciaire”, comme l’ont souligné nos confrères. Au cours de sa carrière, il s’est fait un nom en défendant ceux que certains considéraient comme indéfendables. Mais nul n’est au-dessus de la justice, et de Lucien Léger, surnommé l’étrangleur, condamné à la perpétuité alors qu’il risquait la peine de mort pour le meurtre de Luc Taron, à Charlie Bauer et François Besse, complices de Mesrine, en passant par Véronique Courjault, qui avait congelé ses bébés, Jacques Viguier, accusé – sans preuve, selon Le Figaro – d’avoir assassiné sa femme, Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream, ou encore Dominique Strauss-Kahn pour l’affaire du Carlton de Lille, Henri Leclerc a toujours défendu ses clients comme s’ils partageaient un destin commun. Aujourd’hui, la France et la justice ont perdu l’un de leurs plus fervents défenseurs.
Article écrit en collaboration avec 6Médias.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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