Effondrements de la rue d’Aubagne : « On espère que les choses vont changer », lance un avocat de plusieurs familles

Six ans après le drame qui avait soulevé les indignations, le procès se tient à partir de 14h. Seize personnes sont jugées à la caserne du Muy. Parmi elles, Julien Ruas, l’ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin, en charge de la police des immeubles en péril. Un expert sera jugé aussi, il n’avait pas estimé opportun d’évacuer l’immeuble qui s’est effondré le 5 novembre 2018. Huit personnes sont mortes lors de ce drame. Ce premier grand procès du logement indigne va durer six semaines.

« On espère que les choses vont changer »

« On espère que les choses vont changer, qu’il y a eu une prise de conscience avec ces effondrements« , déclare Me Brice Grazzini, avocat de plusieurs familles de victimes, sur France Bleu Provence ce jeudi, alors que s’ouvre à Marseille le procès de l’effondrement d’immeubles rue d’Aubagne.

Dans la salle d’audience, les portraits des victimes seront affichés. « C’était très important pour nous que les parties civiles, les victimes, ceux qui sont décédés, existent dans la salle d’audience parce qu’il y a toujours une peur avec ce type de procès que ça reste extrêmement technique, se félicite l’avocat. Que le tribunal fasse exister ses victimes, c’est tout un symbole. »

« Que ce drame serve à quelque chose »

Les familles des victimes « attendent ce procès depuis six ans. Il y a eu une prise en charge plutôt délicate de la part de l’institution judiciaire« , remercie l’avocat, mais « oui, ça va être difficile« .

Il rappelle cependant que les familles n’ont ni haine, ni reproche. « Il n’y a pas d’animosité » mais elles veulent « que ce drame serve à quelque chose« . Il appelle à un procès « serein« , « pour aller au bout des choses, dans le respect des victimes« , « d’une part, par rapport à la compréhension de ce qui s’est passé. Et ensuite, peut-être, on l’espère toujours avec ce type de procès hors norme, à une évolution législative avec un renforcement des règles« , envisage-t-il.

Selon Me Grazzini, **la faute des prévenus est « partagée« . ** »On se rend compte à la lecture de cette longue procédure, que les prévenus partagent la responsabilité et chacun à son niveau, a commis une faute qui a fait que le 65 rue d’Aubagne et le 63 se sont effondrés. » Et il ajoute : « Pourquoi l’argent qui était prévu pour restaurer et pour renforcer l’immeuble qui était sur le point de s’effondrer n’a pas été utilisé ?« 

Me Grazzini réclame « une peine juste » qui soit « à la hauteur de la gravité de leurs fautes« . Le pire serait « bien sûr » le déni, estime-t-il.

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