(Agence Ecofin) – Depuis le 4 mars 2025, les États-Unis appliquent une taxe de 25 % sur les importations en provenance du Mexique. Une décision qui pourrait bouleverser les dynamiques sur le marché mondial de l’avocat, où le Mexique occupe une position dominante.
Au Kenya, la filière avocat s’inquiète des retombées que pourrait avoir l’application des nouvelles taxes par les USA sur les importations mexicaines, d’autant plus que le Mexique est le premier producteur et exportateur mondial du fruit.
La principale crainte exprimée par les opérateurs est que, face aux droits d’importation plus élevés, la filière mexicaine qui envoie traditionnellement 80 % de ses expéditions vers les USA, réoriente ses exportations à hauteur de 50 % vers l’Europe, principal marché du Kenya.
Entre 2019 et 2022 en effet, le Mexique a expédié en moyenne 1,27 million de tonnes d’avocats, d’après les données de la FAO. Dans ce contexte, l’Association des exportateurs d’avocats du Kenya estime qu’un afflux supplémentaire des fruits sur le marché européen risque d’entraîner une surabondance de l’offre et une chute des prix.
« Les conséquences sont claires : les producteurs kenyans pourraient être contraints de vendre à perte, de se tourner vers des marchés moins lucratifs avec des défis logistiques plus importants, ou de faire face au risque d’invendus et de stocks périssables. De plus, contrairement aux exportations péruviennes qui quittent généralement le marché européen en octobre, l’approvisionnement continu du Mexique signifie qu’il n’y aura aucun répit durant la haute saison d’achats en Europe », explique l’association dans une analyse publiée sur sa page LinkedIn le 5 mars.
Cette situation remet en question les ambitions de la filière kenyane à l’export en 2025. Dans un rapport publié le 13 février dernier, le Département américain de l’Agriculture (USDA) indiquait que le pays d’Afrique de l’Est s’attendait à une croissance de 11 % de ses recettes d’exportation d’avocat qui devraient alors s’établir à 175 millions $ cette année.
Plus largement, un afflux de l’avocat mexicain en Europe pourrait également affecter de la même manière d’autres pays africains exportateurs tels que l’Afrique du Sud et le Maroc, pour lesquels l’UE représente aussi le principal débouché. Pour rappel, l’Afrique est la 3ème région exportatrice d’avocat après l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
Stéphanas Assocle
Édité par Wilfried ASSOGBA
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