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Le saviez-vous ? Le Top 14 est le meilleur championnat du monde. Vous l’entendez tous les week-ends de la bouche d’Eric Bayle et de ses sbires, et vous allez encore l’entendre environ 200 fois ce soir dans la Grande Nuit masturbatoire du Rugby.

Attention ce n’est pas sale. Puis au moins, là, on est sûrs que tout le monde est consentant.
Attention ce n’est pas sale. Puis au moins, là, on est sûrs que tout le monde est consentant. (©Canal +)

Chaque semaine, on nous promet donc du sang, de la sueur, des larmes, du suspense, du ANTOINE DUPONT™. On parle volontiers de feuilleton, voire de série télé. Le Top 14 ce n’est donc plus vraiment du sport, c’est avant tout du spectacle. Et qui dit spectacle dit essais. On nous a d’ailleurs rabâché cette statistique hier : 49 essais marqués en une journée, un record historique ! Voilà le signe que notre championnat est en bonne santé et que c’est définitivement lui le meilleur. Comme si la valeur d’un match de rugby ne se mesurait qu’en termes d’essais.

Appréciant autant aller à contre-courant que Damian Penaud, je vais donc me faire l’avocat du rugby laid, qui lui aussi a le droit d’exister. Oui, le rugby, c’est aussi des bons gros matchs de merde, disputés sur un rythme qui ferait passer les plus grands tubes de Vincent Delerm pour de l’electro-trance. C’est aussi des mêlées effondrées, des chandelles, des en-avant et des Louis Carbonel (marque pas déposée, contrairement à lui sur beaucoup d’actions défensives). La richesse du rugby, c’est sa diversité : aucun match ne ressemble à un autre. Et d’une certaine façon, c’est une chance qu’aucun match ne ressemble au Stade FrançaisToulon de dimanche soir.

Si vous avez raté cette rencontre, ou si vous avez craqué et zappé sur le one-man-show de Patrick Bosso sur NRJ 12, voici donc une séance de rattrapage. Promis, si vous restez jusqu’à la fin, vous serez convaincus que le rugby peut aussi être beau quand il est moche.

Un match agréable comme un test COVID.
Un match agréable comme un test COVID. (©Canal +)
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Le film du match

Un bon spectacle, c’est aussi avant tout une belle histoire. Et l’histoire du soir que Canal + a décidé de nous raconter, c’est donc celle d’Antoine Frisch, qui réalise ses grands débuts en Top 14 sous le maillot du RCT. Né à Fontainebleau, passé brièvement par le centre de formation du Stade Français, le centre n’a pas su se démarquer de la concurrence et été contraint de s’exiler dans des endroits aussi exotiques que Tarbes, Massy, Rouen, Bristol et la province irlandaise du Munster.

Son destin suit ainsi celui de nombreux Franciliens qui décident de partir en province ou à l’étranger pour trouver un cadre de vie, un loyer ou une fiscalité plus douce. L’identification avec le spectateur ne peut que fonctionner ! Notre star du soir aura le droit à environ 50 gros plans, quand bien même il ne touchera que 4 ballons.

Ca valait le coup de quitter l'Irlande pour ça.
Ça valait le coup de quitter l’Irlande pour ça. (©Canal +)

Ce soir, Frisch fait ses débuts dans une équipe toulonnaise quelque peu remaniée où l’on retrouve également le champion olympique Rayan Rebbadj, bien obligé de reprendre le sport puisque non, cette fois c’est terminé, il n’y aura pas de 300e fête pour célébrer la fin des Jeux Olympiques. On se demande un dans quel état physique et éthylique est notre héros, qui a certainement passé ces dernières semaines à tester l’efficacité de la réplique « oui, je connais Antoine Dupont, on a même pris des douches ensemble ».

Mais pour lutter contre la gueule de bois, rien de mieux que se prendre des seaux d’eau sur la gueule. Et ça tombe bien, ce soir il fait un temps à faire chialer Thomas Jolly.

Quand tu passes de la friche à la Frisch.
Quand tu passes de la Phryge à la Frisch. (©Canal +)

Une météo qui a priori devrait avantager le Stade Français, réputé pour son jeu aussi imaginatif qu’une blague sur les tribunes vides du stade Jean-Bouin (mais c’est efficace donc on continue). À Paris, c’est souvent Sekou Macalou qui montre l’exemple à suivre à ses coéquipiers, et c’est encore le cas ce soir puisqu’il commet un en-avant sur son premier ballon. Quelques secondes plus tard, Louis Carbonel tente une pénalité lointaine. Vous connaissez l’expression « il avait la distance, mais pas la précision » ?

Et bien rien à voir ici car Louis n’avait aucun des deux.
Et bien rien à voir ici car Louis n’avait aucun des deux. (©Canal +)

Malgré les conditions de jeu, les deux équipes affichent des intentions. On a un peu l’impression d’être témoin d’une fusillade sous l’eau : c’est ridicule et ça ne marche pas mais c’est rigolo. Ainsi on peut assister à une touche vite jouée et à une relance parisienne (clairement c’est le bon soir pour s’y mettre) ou encore une passe au pied en touche du deuxième ligne David Ribbans.

Quand j’ai vu ça, j’ai compris que j’allais réaliser mon meilleur compte rendu de la saison.
Quand j’ai vu ça, j’ai compris que j’allais réaliser mon meilleur compte rendu de la saison. (©Canal +)

Le sérieux revient tout de même assez vite à l’esprit des Varois, qui utilisent le jeu au pied à bon escient, à l’image de Marius Domon qui tape un beau coup de pied dans le fond du terrain. Derrière, Louis Carbonel s’emmêle inexplicablement les pinceaux. Je ne veux pas l’accabler car tout le monde le fait déjà depuis hier soir, mais on aurait dit moi qui essayais de rattraper un ballon au hand en cours d’EPS.

Un des pires choix fait par Carbonel, et pourtant il a déjà signé au MHR.
Un des pires choix fait par Carbonel, et pourtant il a déjà signé au MHR. (©Canal +)

Le RCT va profiter de cette bévue pour obtenir une pénalité, transformée par Paolo Garbisi qu’on sait beaucoup plus dérangé par les rafales de vent de la U Arena que par la pluie. Les hommes de Pierre « DEFENSE DISCIPLINE » Mignoni posent leur emprise sur la rencontre et maintiennent les Roses dans leur camp en dominant les échanges de jeu au pied. Et ça, c’est beau à voir ! Car oui, ce que les commentateurs appellent péjorativement du « ping-pong rugby » peut être intéressant, quand il s’agit de jeu au pied réellement tactique et pas juste de « je balance un grand coup de pied dans le ballon car je sais vraiment pas quoi faire avec ».

On assiste également à de très beaux déblayages de poètes ce soir, du pur rugby.
On assiste également à de très beaux déblayages de poètes ce soir, du pur rugby. (©Canal +)

Cette domination stratégique finit par payer avec une nouvelle pénalité, que Garbisi tape en touche. Derrière, le ballon porté est enclenché, la défense du Stade Français emportée et Jean-Baptiste Gros peut aller marquer. C’est propre, efficace. D’accord, la grande gastronomie c’est bon, mais un plat de coquillettes au beurre, quand c’est bien fait, c’est bien aussi.

Jean-Baptiste Gros se fait déposer en taxi, une habitude apparemment.
Jean-Baptiste Gros se fait déposer en taxi, une habitude apparemment. (©Canal +)

0-8 pour le RCT. Les Parisiens tentent de réagir, et réussissent à le faire en obtenant une pénalité à 30 mètres en face des poteaux. C’est raté pour Carbo. Le champion du monde U20 (on en connaît d’autres qui ont mal fini) va même se louper à 22 mètres quasiment en face des perches, pour conclure cette superbe disasterclass. À croire qu’il a été marabouté…

Pire que Freddie qui viendra vous suivre dans vos cauchemars : Patrice Collazo qui vous suit dans tous vos clubs de rugby.
Pire que Freddie qui viendra vous suivre dans vos cauchemars : Patrice Collazo qui vous suit dans tous vos clubs de rugby. (©Canal +)

Pour les supporters du Stade Français, c’est terrible. Ils ont soudain des flash-backs de Joris Segonds, qui est un peu comme un ex-chiant qui travaille dans une banque et qui n’a jamais rien d’intéressant à raconter, mais qui au moins était performant au plumard.

Gros + cul trouver légende rigolotte pour GIF
Gros + cul : trouver légende rigolote pour GIF (©Canal +)

Hélas pour les Roses, Carbonel n’est pas le seul à ruiner les efforts de son équipe. Après une tentative de ballon porté, Gabrillagues pénètre de l’en-but. Mais le deuxième ligne est tellement bon défenseur qu’il réussit à s’empêcher lui-même de marquer en s’aplatissant sur le bras.

Main ! Tu me trahis après tout ce qu'on a vécu ensemble !
Main ! Tu me trahis après tout ce qu’on a vécu ensemble ! (©Canal +)

Bon, le non-essai aurait de toute façon été invalidé pour une obstruction sur la touche précédente, mais je voulais tout de même mettre en avant ce geste technique inédit. Les deux équipes rentrent au vestiaire sur ce score de 0-8, et ma foi, je trouve ce match pas si déplaisant à regarder. Vous allez me dire « mais tu es payé pour le faire ! ». Et vous avez parfaitement raison, ça aide énormément.

La Gustard lui monte au nez.
La Gustard lui monte au nez. (©Canal +)

Ce qui aide le Stade Français, ce sont quelques changements effectués à la mi-temps. Dehors Macalou, Van der Mescht et Carbonel, remplacés par Tanga, Halaifonua et Henry. L’ancien demi d’ouverture de Pau s’illustre rapidement en inscrivant une pénalité, comme quoi quand il s’agit de passer des coups de pied sous la pluie, les Anglais ont tout de même une certaine expertise.

Macalou cherchant à s'assommer tout seul pour quitter ce match au plus vite.
Macalou cherchant à s’assommer tout seul pour quitter ce match au plus vite. (©Canal +)

Les Hidalgogoboys reprennent espoir, mais celui-ci reste ténu : d’innombrables maladresses viennent ruiner leurs tentatives d’offensives. Les Toulonnais, eux, se montrent toujours aussi impitoyables : Marius Domon passe une pénalité de 45 mètres pour redonner 8 points d’avance à son équipe. Il joue arrière, a un bon coup de pied, et surtout un compte Instagram impeccable, en voilà une belle trouvaille ! Quelques minutes plus tard, après une grosse poussée en mêlée, c’est Enzo Hervé qui fait encore grimper l’écart, 3-14.

Le réalisateur s’ennuie, alors il laisse libre cours à son expression artistique et teste des plans pour le journal du hard.
Le réalisateur s’ennuie, alors il laisse libre cours à son expression artistique et teste des plans pour le journal du hard. (©Canal +)

Bon je l’admets, la seconde période est tout de même un peu plus rude. Elle permet néanmoins de faire des jeux. Par exemple, si vous faites une pompe à chaque en-avant du Stade Français, je peux vous garantir que vous terminez la soirée avec les pecs de Dwayne Johnson.

Bien conscients qu’ils n’iront nulle part en essayant de se faire des passes, les Soldats Roses reviennent au jeu à une passe et aux pick and go. Étrangement, ça fonctionne beaucoup mieux et Yoann Tanga va inscrive en force un essai qui récompense sa belle rentrée.

Si Macalou n’est pas régulier, le Stade Français peut au moins compter sur un Tanga sûr.
Si Macalou n’est pas régulier, le Stade Français peut au moins compter sur un Tanga sûr. (©Canal +)

10-14, « le match est complètement relancé », nous dit Eric Bayle, avec un enthousiasme pas du tout surjoué. Mais le ballon, lui, n’est pas tellement relancé, même si Léo Barré fait ce qu’il peut et ne démérite pas. Côté RCT, Baptiste Serin est entré en jeu et passe à deux doigts d’offrir l’essai de la victoire à Wainiqolo sur une subtile passe au pied. Pour le reste, l’expérimenté demi de mêlée apporte sa sagesse et sa maîtrise à ses coéquipiers. Et comme il l’a prouvé récemment, ça marche pendant au moins deux mi-temps sur trois.

« Ah ouais ! Zoome, zoome bien ! On voit toute sa détresse ! Il est trop TRISTE ! C’est bon ça ! »
« Ah ouais ! Zoome, zoome bien ! On voit toute sa détresse ! Il est trop TRISTE ! C’est bon ça ! » (©Canal +)

Alors que le chrono tourne et qu’il ne reste plus que quelques minutes à jouer, le Stade Français se lance dans un dernier baroud d’honneur, sans pouvoir compter sur le soutien de son public qui est au choix absent, mouillé ou complètement blasé. Le supplément d’âme n’est pas là, et c’est sur un énième en-avant que le match se conclut.

Une belle victoire pour le RCT, et une défaite inquiétante pour les Parisiens, qui étaient déjà apparus bien fragiles lors des deux premières journées. C’est à se demander qui va terminer le premier entre le chantier de Notre-Dame et celui du Stade Français.

Et donc j'ai lâché le XV de France pour ça...
Et donc j’ai lâché le XV de France pour ça… (©Canal +)

Voilà, si vous êtes allé jusqu’au bout de ce compte rendu et que vous avez apprécié ce match, c’est tout simplement que vous êtes un vrai puriste du rugby (oui, c’est moi qui remets les diplômes maintenant, c’est comme ça).

Matanavou les studios !
Matanavou les studios ! (©Canal +)

À bientôt pour de nouveaux matchs de Top 14 et, souhaitons-le, de nouvelles purges. Parce que si je veux voir du Super Rugby, je peux me lever le samedi à 8h du matin…

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