Me Jean-Yves Moyart, connu sous le pseudonyme de Maître Mô, était un avocat lillois à la renommée nationale grâce à de formidables écrits, d’abord publiés via un blog. Daniel Auteuil s’est inspiré de lui pour réaliser et interpréter « Le Fil », présenté à Cannes.
En 2021, le décès à 53 ans de l’avocat lillois Jean-Yves Moyart, des suites d’un cancer, a provoqué une onde de choc dans le Nord, pas seulement dans le monde de la justice. L’homme était connu pour son talent professionnel, mais aussi pour ses écrits (blog, réseaux sociaux, livre), sous la plume d’un avatar factieux nommé Maître Mô. Ça a donné Au guet-apens : chroniques de la justice pénale ordinaire, où l’auteur se faisait le chroniqueur de ses propres dossiers.
Daniel Auteuil s’est inspiré d’une affaire décrite dans cet ouvrage pour réaliser et interpréter Le Fil, présenté au Festival de Cannes, mardi soir. Grégory Gadebois incarne un homme modeste, père de cinq enfants, accusé d’avoir tué son épouse avec la complicité d’un patron de bar. Il s’en défend. L’avocat Jean Monier (Daniel Auteuil) sort de sa retraite pénale pour tenter de prouver son innocence.
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Daniel Auteuil, comment découvrez-vous ce livre de Jean-Yves Moyart ?
« Par l’intermédiaire de la productrice, Nelly Auteuil (fille d’Emmanuelle Béart et Daniel Auteuil), qui me fait lire ces nouvelles de Maître Mô, persuadée qu’il y a un sujet qui pourrait m’intéresser. Je suis d’abord séduit par la langue, l’écriture. »
Vous avez été plus particulièrement intéressé par l’un des textes…
« J’ai été frappé par la manière dont cet avocat a été touché par la détresse d’un homme mis en cause dans la mort de sa femme. J’ai réinventé bien sûr. J’en ai fait un personnage qui avait cessé le pénal, trop fragile par rapport à ce que ça demandait en investissement affectif, jusqu’au moment où il se trouve confronté à ce type. Qu’est-ce qui fait qu’il a envie de repartir au pénal ? »
Le film s’appelle « Le Fil ». À quoi cela fait-il aussi référence ?
« C’est aussi celui qui relie mon métier d’acteur et celui de Maître Mô : un engagement qui va au-delà de bien des choses. On peut se brûler les ailes. Maître Mô avait énormément souffert de cette histoire. Il y a eu un travail d’adaptation. La mémoire de Maître Mô, son énergie, sa sincérité, sa force… Tout cela est dans le film. Ensuite, je fais du cinéma. »
Avez-vous rencontré la famille de Maître Mô ?
« Il y a forcément eu un peu d’inquiétude. Nous nous sommes rencontrés. Mais ce père, ce mari, faisait acte de littérature. Cela voulait dire qu’il y avait de sa part une volonté de s’adresser au public. Un film était aussi un moyen de lui rendre hommage. Je ne l’ai jamais rencontré. C’était un héros de la défense, dont l’humanité a contribué à populariser, à rendre accessible l’enceinte de justice auprès du public. »
Sortie du film le 11 septembre.
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