Le jeune homme de 22 ans comparaît avec sept autres personnes devant la cour d’assises spéciale de Paris depuis ce lundi 4 novembre pour son rôle dans le meurtre du professeur d’histoire-géographie en 2020. Le parquet national antiterroriste lui reproche d’avoir conforté le meurtrier dans son projet d’attentat. Ce que dément son avocat, Me Luc Brossollet, interrogé par Outre-mer la 1ère.
L’avocat de Louqmane Ingar est catégorique : « Il n’y a eu aucune entente » entre son client et Abdoullakh Anzorov, le terroriste qui a poignardé puis décapité le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty le 16 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
Le procès de huit personnes accusées d’avoir joué un rôle dans la mort de l’enseignant s’est ouvert ce lundi 4 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le jeune Réunionnais, qui n’avait que 18 ans à l’époque des faits, comparaît libre et « serein », selon son conseil, Me Luc Brossollet.
À 22 ans, le jeune homme fait face à la justice pour des faits extrêmement graves. Le parquet national antiterroriste (PNAT) l’accuse d’avoir entretenu des liens virtuels avec l’auteur du crime, et notamment de l’avoir conforté dans son projet d’attentat. « Louqmane Ingar ignorait purement et simplement ce qu’[Abdoullakh] Anzorov avait l’intention de commettre. Il n’y a eu aucune entente, et c’est ce que nous démontrerons à la cour », confie son avocat à Outre-mer la 1ère.
Pourtant, celui qui n’était qu’un étudiant en soins infirmiers à Paris en 2020 a bel et bien échangé longuement avec le jeune islamiste et un autre homme, Ismail Gamaev (lui aussi mis en examen), sur un groupe Snapchat intitulé « Étudiant en médecine » avant l’assassinat brutal du professeur.
D’après le PNAT, ils s’envoyaient des « messages, audios, vidéos et contenus djihadistes en vue de la conception, de la préparation et de la mise à exécution de projets tels qu’un départ sur zone occupée par des organisations terroristes (…) voire une action martyre au préjudice de ‘mécréants' ».
Pour le conseil du Réunionnais,« [Louqmane Ingar] n’a jamais rencontré les gens avec qui il formait un groupe sur WhatsApp [sur Snapchat, selon le parquet], et notamment Anzorov. » Il n’est donc pas impliqué dans la mort tragique de Samuel Paty.
Pour le défendre, Me Luc Brossollet va jouer la carte de la « naïveté ». « [À l’époque], il est un jeune Réunionnais qui arrive à Paris. Depuis quelque temps déjà, il essaye de comprendre ce qu’il se passe au niveau de l’islam, au niveau du monde. Il fait comme beaucoup d’autres : il se renseigne sur les réseaux sociaux. (…) Il parle avec ceux qui postent des opinions, des vidéos et il essaie de comprendre ce qu’il se passe. Voilà sa démarche : c’est une démarche de curiosité et de compréhension, à certains égards naïve par les biais qu’il a utilisés, mais c’est cette démarche qui l’animait », plaide-t-il.
Le cas de Louqmane Ingar sera examiné par la cour au début du mois prochain, avant un verdict attendu le 20 décembre. « Je suis confiant, assure son avocat. Je sais que c’est un garçon qui ne ferait pas de mal à une mouche. »
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