Le parquet de Soissons a requis un procès contre Christophe Ellul pour « homicide involontaire par agression d’un chien » après la mort de sa compagne Elisa Pilarski en novembre 2019.
C’est le juge d’instruction en charge de l’enquête qui devra trancher et décider de renvoyer ou non Christophe Ellul devant une juridiction. Alors que le parquet de Soissons a récemment requis un procès à l’encontre de cet homme après la mort de sa compagne Elisa Pilarski, son avocat dénonce des manquements à l’enquête.
« On s’y attendait mais dans cette affaire, il y a encore trop de choses troublantes », déplore Me Alexandre Novion, auprès de nos confrères de Sud Ouest.
Mobile de l’agression
Dans ce dossier, les expertises ont établi que Curtis, l’American Pitbull Terrier, appartenant à Christophe Ellul était à l’origine de la mort de la jeune femme en forêt de Retz, dans l’Aisne, le 16 novembre 2019. L’hypothèse d’une attaque des chiens participant à une chasse à courre ce jour-là avait été écartée, seul l’ADN de Curtis avait été découvert sur le corps de la victime, enceinte de 6 mois. Seule la mâchoire de Curtis correspond également aux traces de morsures sur le corps de la victime.
Pour l’avocat de Christophe Ellul, ces conclusions ne reposent sur « aucune certitude ». Des conclusions obtenues selon lui à partir de mauvaises méthodes. « On aurait dû employer d’autres moyens comme un scanner avec images 3D », poursuit Me Novion. Par ailleurs, aucun expert n’a pu expliquer que Curtis se serait retourné contre celle qui le promenait ce jour-là.
Série de fautes
Le 16 novembre 2019, Elisa Pilarski appelle à la mi-journée son compagnon alors qu’elle est en train de promener son chien. Curtis vient de la mordre. À son arrivée sur place, Christophe Ellul ne pourra que constater le décès de sa compagne. L’accusation considère qu’en tant que propriétaire de l’animal, il a involontairement causé la mort de la jeune femme.
À cela s’ajoute, toujours selon l’accusation, une série de fautes. Curtis avait été importé de manière illégale depuis les Pays-Bas. L’animal avait fait l’objet d’un dressage au mordant, une technique interdite sur le territoire national qui s’apparente à de la maltraitance animale. Le jour des faits, il est également acquis que Curtis ne portait pas de muselière. Des circonstances qui font passer la peine encourue de 5 à 10 ans de prison.
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