Le procès du principal accusé et des 50 hommes venus abuser de son épouse, s’ouvre ce lundi devant la cour criminelle de Vaucluse. Me Antoine Camus, l’un des avocats de la victime, a souligné « les questions vertigineuses » que soulève ce dossier.

« Vivre pour la première fois ce qui lui est arrivé »

Me Antoine Camus explique que la victime, « va véritablement vivre pour la première fois, mais en différé, ce qui lui est arrivé, à l’audience. On le sait, elle ignorait tout de ce qui lui était infligé. Elle n’a aucun souvenir des viols qu’elle a subis pendant dix ans. Elle va les découvrir tout au long de ces quatre mois. C’est ce qui fait de ce dossier, pour elle, une épreuve absolument terrible. »

Pour autant, il confirme également que l’épouse de Dominique Pélicot « entend bien affronter le regard de ses agresseurs, à commencer par son ex-mari, avec lequel elle a vécu 50 ans. Tout en découvrant brutalement, à l’âge de 68 ans, qu’elle n’en savait rien, de cet homme. »

Elle a renoncé au huis-clos

Le huis-clos avait été envisagé, mais l’ex-épouse y a finalement renoncer. Son avocat précise que « le temps a fait son oeuvre, et aujourd’hui elle réalise qu’à partir de sa propre histoire, il y a beaucoup d’enseignements à tirer, et sa première volonté est évidemment que ça se sache.

Le silence, c’est ce que veulent les agresseurs finalement. Ceux qui se trouvent dans le box, mais ceux qui se trouvent encore à l’extérieur et qui continuent ce type d’agissements. »

Les trois enfants devant des « questions vertigineuses »

Pour les trois enfants du couple, les questions sont vertigineuses explique Me Antoine Camus. « Qui est cet homme qui les a élevés ? De qui sont-ils les enfants ? Que valent leurs souvenirs d’enfance ? Les anniversaires, les vacances ? C’est une vie entière qui, à l’âge de 40, 45 et 50 ans, vole en éclats« .

Ils espèrent avancer dans leur compréhension. De qui est cet homme (…) dont ils réalisent aujourd’hui qu’ils ne connaissent rien. Ils veulent comprendre qui il est, de qui ils sont les enfants. Sont-ils vraiment les enfants d’un monstre ? Sont-ils les enfants d’un psychopathe ?« 

Les 50 accusés, recrutés par le mari

L’avocat reconnaît que dans le box figure tout un panel représentatif de la société française, avec toutes les couches socioculturelles, les catégories socioprofessionnelles. « On peut en tirer l’enseignement qu’il y a un problème aujourd’hui avec le consentement en matière sexuelle. Tous, très clairement, auraient dû tourner les talons immédiatement.

Dans quel cerveau tordu peut germer l’idée qu’une femme que l’on découvre à son domicile dans un état de sédation tel qu’on la croit immédiatement morte, (…) dans quel esprit tordu peut-on imaginer que cette femme ait pu délibérément, consciemment, être mise dans cet état de sédation ? Ça n’a évidemment aucun sens. Mais ça en dit beaucoup des difficultés que nous avons encore à ce jour dans cette société avec la notion de consentement sexuel. »

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