L’instruction se poursuit après l’agression subie par un adolescent auxerrois de 15 ans, le 11 septembre 2024. Son avocat, Me Maxime Barbier, a pris la parole pour livrer sa version du dossier : celle d’un harcèlement, loin d’une implication dans un trafic de stupéfiants.

Deux semaines après la violente agression subie par un adolescent de 15 ans domicilié dans le quartier Sainte-Geneviève à Auxerre, l’instruction se poursuit. Trois des mis en cause ont été placés en détention provisoire et deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Le mobile de cette agression n’est pas encore connu. « C’est très opaque, aucune piste n’est privilégiée à ce stade », rappelle ce mardi 24 septembre 2024, Hugues de Phily, le procureur de la République d’Auxerre. Mais d’après nos informations, l’hypothèse d’un règlement de compte de quartier sur fonds de trafic de produits stupéfiants serait bien la plus crédible, à ce stade des investigations.

« Violence gratuite »

Une version dont ne veut pas entendre parler Me Maxime Barbier, l’avocat de la partie civile. « Mon client n’est pas impliqué dans un quelconque trafic de drogue, contrairement à ce qui se dit. Ses agresseurs ont voulu lui faire vendre de la drogue, mais il a refusé. En réalité, c’est un problème de harcèlement. De la violence gratuite. C’est arrivé plusieurs fois qu’ils le frappent et le menacent. »

Un adolescent d’Auxerre enlevé, séquestré, battu, humilié et violé par cinq personnes, dont des mineurs

D’après l’avocat, son client aurait déjà été victime de violences, au cours des dernières semaines, par l’entourage d’un des mis en cause. Une des scènes aurait d’ailleurs été filmée et trois plaintes auraient été déposées. La famille de la victime aurait même été menacée de mort. Une information ni confirmée, ni infirmée par le parquet. 

Pénétré avec un bout de bois

« Psychologiquement, mon client est dévasté. À un moment, il a cru qu’on allait le tuer. Il a même perdu connaissance. Il a passé quatre jours à l’hôpital. » D’après son conseil, l’adolescent, scolarisé en classe de seconde dans un lycée d’Auxerre, est issu d’une famille kosovare, arrivée en France il y a une dizaine d’années. « Il ne fait pas parler de lui, il a eu son brevet des collèges… On cherche des explications, mais en fait, c’est d’une banalité affligeante… « .

Mercredi 11 septembre, d’abord séquestré dans un appartement, l’adolescent a été conduit dans un bois, en périphérie du quartier Sainte-Geneviève. Là-bas, il aurait été battu à coups de poing, de pied, et de bâtons, sur l’ensemble du corps. Ses agresseurs l’auraient déshabillé, puis commis d’autres humiliations avant de le pénétrer avec un bout de bois. Des déclarations de la victime qui sont, selon nos informations, cohérentes avec l’expertise médicale jointe au dossier. Trois jours après les faits, le parquet d’Auxerre a ouvert une information judiciaire pour enlèvement, séquestration, violences en réunion, actes de torture et de barbarie.

Thomas Ribierre

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